« Il faut flinguer Ramirez » de Nicolas Petrimaux
Par Farzad FARID
- 3 minutes de lecture - 534 motsCe qu’il y a de bien quand on est accro à la BD et que la PÀL (la Pile à lire) ne se tarit jamais, c’est qu’on peut toujours occuper un moment calme (quand par exemple la compote cuit doucement avec un minimum de surveillance 😋) par une lecture passionnante !
J’ai dévoré le premier tome de Il faut flinguer Ramirez (en attendant de dévorer la compote) et j’ai adoré !
À la fois drôle, violente, pleine de suspense et de surprises, cette bande dessinée est construite comme un film ou une série télé, avec génériques, effets spéciaux, publicités, mouvements de caméras. Il y a du suspens en permanence et même une surprise à la fin du tome 1.
On est averti dès le dos de couverture qu’une incertitude plane sur l’identité de ce fameux Ramirez, et on n’est pas déçu. Un assassin mexicain, qui se cache après avoir roulé des associés, serait désormais caché sur l’identité d’un débonnaire génie de la réparation d’aspirateurs, muet de surcroit. Les publicités et modes d’emploi d’aspirateurs qui servent d’interlude entre les scènes aident à compenser la violence de l’histoire par un humour décalé :
Et très vite l’ambiguïté de la situation du fameux Ramirez nous est présentée par une double page qui rappelle des changements de plans cinématographiques :
Les titres des chapitres ressemblent aussi à des incrustations 3D :
Et de nombreux accessoires et lieux de l’histoire nous sont présentés comme des publicités lors d’interludes nombreux. Voitures, bière, banque… Pas de doute, nous sommes bien en train de regarder une série à suspens à la télévision américaine !
Quand j’ai lu que l’auteur travaillait dans le milieu de la vidéo, des effets spéciaux et des jeux vidéo avant de sortir cette première BD, je n’ai donc pas été surpris : l’auteur n’a fait que transposer, avec bonheur, ses compétences cinématiques sur le papier.
Il y a aussi de la romance dans l’histoire. Une braqueuse un peu délurée que Ramirez croise par hasard ressemble énormément à son ancien amour. Il est troublé, même désemparé à un moment, suant à grosse goutte. Il en pleure ensuite chez lui, seul dans son appartement en se remémorant son ancienne compagne… Sensible, émotif, lui, le tueur implacable ? Étrange… 😉
Je trouve que cette BD est vraiment bien dessinée, on sent bien qu’une grande partie du travail de dessin et de colorisation est fait sur ordinateur, mais la qualité est au rendez-vous.
L’humour est omniprésent, les références culturelles aussi. Les personnes de ma génération reconnaîtront sans doute facilement le personnage qui se fait braquer dans la page de droite suivante. La voiture rouge, la chemise à fleur, la belle moustache, son coup de fil à un certain Higgins : c’est… c’est… ? 😆
Et sur la page gauche on reconnaît une pauvre Renault 5 déguisée en voiture décalée pour américain blasé des gros 4x4.
Je suis vraiment content d’avoir découvert cette BD grâce à un collègue de travail qui l’a encensée sur notre canal de discussion littéraire. J’ai dévoré le premier tome sans m’arrêter, sauf pour aller surveiller la compote, et je suis impatient de lire la suite car il y a une belle surprise et un cliffhanger à la fin.