Second confinement, premières lectures
Par Farzad FARID
- 4 minutes de lecture - 798 motsEncore un confinement ! Encore plein de temps libre pour lire 🤗
Encore de la BD cette fois. Il y a de l’humour, de la rêverie et de la manipulation mentale dans cette sélection.
Humour pur pour commencer, avec Silex and the City, tome 3 de Jul. Toujours aussi drôle, cette BD transpose chez nos ancêtres hommes préhistoriques les travers de notre société moderne avec beaucoup de référence à la politique, la publicité, l’administration, les arts, les sciences, l’écologie… Mais c’est surtout un bon prétexte d’excellents jeux de mots à chaque page ! J’aime beaucoup, c’est très distrayant, il n’y a aucune leçon a en tirer, juste de bons moments de rigolade.
Rêverie et parfois tristesse avec Terre de rêves de Jirô Taniguchi. C’est un “manga d’auteur” comme on dit en France, Taniguchi est notamment connu pour avoir écrit le superbe Quartier lointain. Ici, ce sont 5 nouvelles qui parlent de la façon dont des personnes trouvent du rêve dans la vie de tous les jours (un couple que l’on retrouve dans les 4 premières nouvelles) ou dans leur passion (l’escalade d’une montagne et la recherche d’une panthère des neiges dans la 5ème). Les 4 premières nouvelles sont intimes, on vit la tristesse du couple qui voit son vieux chien décrépir et mourir, leur joie à recueillir une chatte, l’émotion quand il faut se séparer des chatons, le plaisir, pour ce couple sans enfant, d’accueillir quelques jours une nièce qui a fait une fugue… Le dessin en noir & blanc, réaliste, est très beau, précis. J’ai peut-être un biais, j’adore tout ce que fait Taniguchi ! Je ne suis pas un grand grand fan de mangas traditionnels (même si je suis en train de lire en ce moment L’Attaque des titans, Death Note et Tokyo Ghoul en parallèle 😅 ) et j’aime bien ces mangas d’auteur dont je trouve les histoires et les dessins plus soignés que la masse des mangas que je trouve généralement un peu caca-boudin 😄
La 3ème BD, Tant pis pour l’amour, mélange humour, colère, empathie et effroi pour parler d’un sujet grave : les manipulateurs (ou pervers narcissique, sociopathes, vampires psychologiques). L’autrice Sophie Lambda (c’est un pseudo) raconte ici son histoire personnelle avec beaucoup d’humour.
Encore étudiante et stagiaire dans la Comm’, elle a rencontré lors d’une soirée un jeune acteur dont elle est vite tombée amoureuse. Celui-ci, amoureux aussi, l’a vite séduite, et ils se sont mis en couple pour ce qui semblait être une relation idyllique… Très vite, en quelques semaines, l’homme s’avère être un manipulateur extrêmement pervers, qui va retourner le cerveau de l’autrice, alternant entre moment de tendresse et colères noires, petites attentions et mensonges énormes, présence forte puis tromperies… Sophie Lambda est déboussolée, elle croit qu’elle est l’origine des sautes d’humeur de son ami, n’a plus confiance en elle et sombre petit à petit dans la dépression.
Comme je le disais précédemment, l’autrice utilise heureusement l’humour et l’auto-dérision pour peindre cette relation, ainsi que les solutions qu’elles a finalement trouvées pour rebondir et s’en sortir, sinon on sombrerait nous-même dans la dépression ! 😱 La dernière partie du livre est une compilation de conseils et de références pour se sortir de ce type de situation. C’est une grosse BD que j’ai dévorée en une soirée, ça se lit très vite.
Ayant personnellement travaillé il y a quelques années dans une entreprise où l’un des responsables développement était un pervers narcissique, j’ai lu cette BD avec pas mal d’effroi. J’ai retrouvé certains traits de mon ancien collègue dans les descriptions de Sophie Lambda : une ordure à l’énergie infinie, prêt à tout pour tirer la couverture à lui, nuire à ses collègues, faire capoter des idées ne venant pas de lui… Et infatigable ! Comme le personnage fictif de Marcus Racamier dans la BD : celui-ci ne lâche jamais l’affaire, même quand Sophie Lambda l’a quitté. Il continue à dire des mensonges dans son dos, à la faire passer pour folle, à essayer de la contacter à travers ses alliés… Ce genre de personnes est en effet souvent un séducteur, quelqu’un que les gens admirent, et qui se constitue facilement une base de “followers” qui, sans être pervers, vont être ses exécutants et l’aider à persécuter ses victimes.
Sombre histoire donc, mais BD vraiment réjouissante ! J’ai découvert Sophie Lambda lors d’une interview vidéo qu’elle a donnée à Thomas Mourier de Bubble, sur Facebook (Google est ton ami). Elle tient aussi un blog et surtout un compte Instagram où elle poste depuis longtemps des dessins et plein de choses amusantes, notamment son journal de confinement (oui le premier confinement, vous vous souvenez ? 😉).
Bien évidemment je recommande chaudement la lecture de cette première BD ainsi que son compte Instagram 🙂
Bonnes lectures de confinement à vous ! 😉